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Web performance : Temps nécessaire pour accélérer un site web

Comme nous, vous avez conscience de l’importance des temps de chargement pour votre référencement naturel, l’expérience utilisateur, et pour vos taux de conversion. Si la webperf est un chantier que vous envisagez d’adresser pour améliorer votre vitesse, vous vous demandez peut-être comment, avec quelles ressources, et surtout, combien de temps y consacrer. Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé notre CEO, Stéphane Rios, anciennement CTO de Rue Du Commerce, et surtout… passionné de vitesse et chasseur invétéré de millisecondes en trop.

En combien de temps peut-on optimiser la vitesse de chargement des pages de son site web ?

Stéphane Rios : En réalité, on ne peut pas dire “il faut tant de jours ou d’heures pour avoir de bons temps de chargement”, car la vitesse est un sujet à aborder comme une priorité. La question serait donc plutôt de savoir combien de temps on est prêt à y allouer dans son backlog. En soi, on pourrait consacrer 100 % de son temps à travailler son code, ses fichiers et ses ressources pour optimiser la vitesse, mais évidemment, aucune DSI ne fonctionne comme ça.
Pour optimiser son Frontend et accélérer un site web, il faut donc déterminer des plages de temps régulièrement et dans la durée pour s’assurer d’être toujours à la page sur le sujet. Parce que - j’insiste là-dessus - la vitesse des sites web doit faire l’objet d’une attention constante, ce n’est pas un travail qu’on boucle en une fois.

Pourquoi accélérer un site internet ne peut pas être fait une bonne fois pour toutes, par exemple, lors d’une refonte ?

S. R. : Parce que c’est comme pour le SEO. Pour un bon référencement par Google, un site internet doit être optimisé en continu, mais pour autant, ça ne veut pas dire qu’on ne fait que ça toute la journée.
C’est pareil pour les temps de chargement : une refonte ne va pas tout solutionner par miracle. Même si c’est l’occasion de réduire le poids des images, de nettoyer le code HTML, les fichiers CSS et JS, de faire le ménage dans les Third Parties, et de manière générale, d’optimiser toutes ses ressources pour réduire globalement le poids des pages et faciliter le travail du navigateur… chaque évolution ou nouvelle fonctionnalité sur une page peut impacter négativement la vitesse.

C’est par exemple ce qu’a observé Le Parisien : malgré une refonte qui a permis de réduire le Speed Index de 60 %, après seulement un trimestre, certains indicateurs de performance s’étaient déjà dégradés de 25 %. Donc non, la vitesse et les temps de chargement ne peuvent pas être “réglés une bonne fois pour toutes”. Pour rapprocher le travail de webperf du SEO, je reviens à ma comparaison avec le référencement Google : une page peut être bien classée pendant une période donnée, mais il faut travailler dans la durée pour maintenir sa performance. C’est pareil pour qu’une page s’affiche le plus vite possible sur un navigateur.

Pour illustrer concrètement l’intérêt de travailler ses temps de chargement sur le long cours, je prendrais comme exemple Rue Du Commerce qui a réussi à devenir le site e-commerce le plus rapide de France [ndlr. ce site internet est régulièrement en tête du classement webperf mobile du JDN]. Comment ont-ils fait ? C’est précisément parce que la webperf est inscrite dans l’ADN de toutes les équipes qu’ils sont parvenus à ces résultats.

Mais alors, comment s’organiser et savoir combien de temps consacrer à l’amélioration de la vitesse de son site web ?

S.R. : Tout dépend de la taille du chantier et de la maturité sur le sujet de la web performance. S’il y a un legacy conséquent à gérer, un gros coup de collier au démarrage peut être nécessaire pour que les effets sur le temps de chargement des pages soient au rendez-vous. Par exemple, 2 à 3 jours/homme par semaine en un premier temps, puis 2 à 3 jours/homme par mois en rythme de croisière.

Qu’est-ce qui prend le plus de temps pour optimiser la vitesse d’un site web ? Comment prioriser les optimisations ?

S. R. : Généralement, ce qui prend le plus de temps, c’est le nettoyage du code des fichiers CSS et JS (JavaScript). Ce n’est pas simple parce qu’il y a souvent de nombreuses dépendances et ces optimisations du code peuvent prendre des semaines.

Par ailleurs, un véritable travail d’archéologie peut être de mise pour identifier les éléments inutilisés par le site, afin de les supprimer pour réduire le poids des pages. C’est d’autant plus vrai quand les couches se sont empilées dans le temps.

Pourtant, c’est indispensable avant d'entreprendre le reste du chantier, parce qu’il faut une base propre pour travailler la vitesse et arriver à obtenir des pages que le navigateur peut afficher rapidement.

La compression d'image est aussi une mission complexe, surtout quand on part d'un catalogue existant, parce qu’il y a des impacts côté DevOps et infra. C’est une tâche délicate dans la mesure où la compression des images doit être faite intelligemment. Contrairement à l’optimisation du code pour les fichiers CSS et JS, il y a de nombreuses pistes possibles pour optimiser des images, et cela demande de l’expertise.

Il faut aussi prévoir de passer du temps sur la gestion du cache, pour la définition et la mise en place de la bonne stratégie (cache du CDN, cache serveur ou cache navigateur) et des bons circuits de flush. Ce sujet demande également des compétences pointues.

Et comment organiser une équipe pour s’attaquer à un chantier webperf afin d’améliorer la vitesse ? Qui peut s’en charger ?

S.R. : Comme pour tout projet, il faut une personne leader. Ca peut sembler évident, mais un projet webperf a besoin d’être piloté par une ressource identifiée, et qui soit en plus supportée par les décideurs (C-Level). Ce dernier point est important pour que le sujet reste priorisé.
Il faut idéalement pouvoir compter sur les ressources suivantes : 

  • développement Frontend, maîtrise du code HTML, JavaScript, CSS… ;
  • Devops pour des sujets tels que la gestion du cache HTTP/2, les performances serveur côté infra... ;
  • développement Backend.

On voit ainsi que la vitesse concerne tout le monde ! Mais attention, je ne recommande pas de constituer une équipe dédiée pour optimiser les temps de chargement, ça ne fonctionne pas comme ça. Il faut que la webperf infuse chez tout le monde, plutôt qu’à l’intérieur d’une équipe seule dans son coin qui risquerait d'être en opposition avec le reste des parties prenantes.
C’est pourquoi la performance doit être présente dans toutes les strates de l'IT, et aussi dans les équipes fonctionnelles. Par exemple, les ressources qui font de l’AMOA doivent être sensibilisées à la web performance pour que dans le cadre de tests, les standards de vitesse et les performances soient autant prises en compte que l’usabilité.

Selon les capacités d’une équipe en termes de temps, de ressources et de budget, la web performance peut être traitée en interne. Voici un peu d’inspiration avec le retour d’expérience d’Aniss Boumrigua, IT Manager de Rue Du Commerce, qui a témoigné à We Love Speed 2018. Il explique comment il a réussi à faire de la webperf un enjeu pour toute l’entreprise, et comment il a fédéré les équipes autour de ce projet commun : améliorer la vitesse pour de meilleures performances, et favoriser les taux de conversion comme le SEO.

En conclusion, la vitesse doit être traitée en continu et ça doit être une priorité haute pour toutes les équipes : DSI, mais aussi marketing, e-commerce, produit… 

S. R. : Exactement ! Le mode commando ne fonctionne pas à terme. Pourquoi ? Parce qu’on n’a pas besoin d'un bon bon score PageSpeed juste pour le Black Friday ou les soldes, on a besoin d’un site internet rapide tout le temps. Le one-shot permet d’enlever une épine du pied à un instant T, mais c’est sans compter toutes les “épines” qui vont s’installer dans la durée sur chaque page.

C’est la raison pour laquelle les temps de chargement doivent faire l’objet d’un investissement constant, soit en ressources, soit en outils (il existe des plugins proposés par certains CMS, notamment WordPress. Ils peuvent aider, mais à mon sens ils ne sont pas complets et ne traitent généralement qu’une partie des besoins).

La bonne nouvelle, c’est que plus les ajustements sont réalisés en continu, moins il y a de gros chantiers à lancer pour récupérer les pots cassés, qui plus est en reprenant continuellement le même travail.

Et l’autre bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de charger un outil de tout automatiser.

But a par exemple fait appel à notre moteur d’optimisations webperf pour adresser tout en même temps : sécurité, CDN, vitesse. Les équipes techniques ont ainsi traité en 3 semaines - le temps qu’il leur a fallu pour implémenter notre solution SaaS - ce qu’ils avaient prévu de gérer sur une année.

Outre le gain de temps, l’automatisation des optimisations Frontend peut aussi être une aide précieuse quand une équipe manque de ressources. C’est pour cette raison que le site internet Orange Marine fait aussi appel à nos services : pour gagner du temps et surtout économiser du budget.

Dans tous les cas, nos clients gardent totalement la main sur leur infrastructure avec la possibilité d’activer ou désactiver les optimisations à tout moment. Le meilleur exemple pour illustrer ce point, c’est la relation de confiance que nous avons construite avec Celio qui fait reposer toute sa stack technique sur notre CDN. Ainsi, le temps de chargement des pages web n’est plus une préoccupation pour les équipes techniques, parce que toutes les optimisations sont traitées automatiquement, tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé par nos experts webperf.

En somme, automatisée ou non, la web performance doit bel et bien être une priorité en continu pour toutes les équipes, techniques et métier. En effet, si le sujet est traité efficacement dans la durée avec une organisation adaptée, il y aura moins de chantiers complexes en chronophages à lancer pour traiter les problèmes de vitesse.

Vous avez besoin de savoir quelles optimisations apporter à votre site web
et le temps que vous pouvez économiser en les automatisant ?


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