Fasterize, ou le chemin parfois sinueux d’un cafard heureux

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Rebondissant sur une idée développée par Katarina Fake, il y a quelques semaines, L’ADN publiait un article énonçant les vertus des cafards, capables eux aussi d’accomplir des miracles à l’instar des licornes. 

Alors, être un cafard dans la start-up nation, c’est quoi ? C’est prendre son temps, survivre dans des conditions extrêmes, et ne pas être sous le feu des projecteurs… alors que nous aussi on crache des arcs-en-ciel et des paillettes et qu’on galope sur des nuages ! On vous invite à faire un tour dans notre univers merveilleux.

Chacun sa route, chacun son chemin

Nous pouvons l’affirmer : Fasterize est un cafard (ndlr : aussi, souvenez-vous que les crapauds peuvent finir en princes charmants). C’est-à-dire que nous suivons une autre route que celle des licornes. Elle n’est ni plus simple ni plus compliquée, nous ne faisons juste pas les mêmes expériences aux mêmes stades de nos existences : nous ne somme pas scrutés à la loupe par les médias, nous n’annonçons pas de levées de fonds mirobolantes, la pression que nous devons gérer est totalement différente.

Si nous visons les mêmes objectifs – croissance, réussite, CA -, ce chemin est aussi plus long.

En effet, lorsqu’une entreprise lève des fonds, son CA va a priori exploser (on l’espère !) mais la rentabilité n’est pas forcément au rendez-vous.

Le cafard ne lève pas systématiquement des fonds, ce qui fait qu’il a besoin d’atteindre la rentabilité aussi vite que possible pour assurer sa survie, et ce n’est pas une mince affaire.

Au contraire de la licorne, le cafard démarre chichement et compte exclusivement sur lui même pour remplir ses poches. Ce contexte conditionne un pilotage des dépenses et des recettes au cordeau : un sou est un sou.

Faire profil bas sans courber l’échine

Cette attitude “low profile” ne veut pas dire qu’on marche tête baissée en rasant les murs, bien au contraire. Eh oui, ce n’est pas parce qu’on est un cafard qu’on ne réussit pas ! Fasterize a d’ailleurs été récompensé par plusieurs prix qui trônent majestueusement dans nos bureaux (EBG, SFR Jeunes Talents Start-up, IMC Awards, Grand Prix de l’Innovation de Ville de Paris, Trophée EuroCLoud…), dont le prix Deloitte In Extenso Technology Fast 50.

Le cafard passe souvent sous le radar en termes d’exposition médiatique et de notoriété, mais bénéficie toutefois de la reconnaissance de ses pairs. En ce qui nous concerne, nous avons le souci du travail bien fait, et c’est ce qui nous a valu de nous faire une place au sein d’une communauté d’experts.

Vis ma vie de cafard

Nous parlions précédemment de pression. Licornes et cafards la subissent inévitablement, mais pas de la même façon.

Dans l’absolu, concilier start-up et rentabilité est une opération compliquée. Généralement, une start-up trouve son business model au fur et à mesure de son parcours. Elle créée un produit, va à la rencontre de son marché telle un petit chaperon rouge avec son panier à la main, et pendant toute cette période, elle n’est pas rentable. Or pour toute entreprise, la trésorerie c’est le nerf de la guerre !

On aura beau collectionner les fers à cheval et les pompons de bonnets de marin, prédire ou maîtriser la durée de cette période de non-rentabilité est impossible.

Sur ce point, la création d’entreprise version cafard est une hybridation de la start-up par sa prise de risque, et de l’entreprise traditionnelle par son mode de financement.

Concrètement, comment ça se passe chez Fasterize ?

Cafard, c’est aussi une culture : application des valeurs du lean management, tests, observation de ce qui fonctionne, réflexion active à la meilleure façon de ne pas disperser les ressources…

A ce jour, l’entreprise a fait le choix de ne pas lever de fonds via le capital risque. Comme le succès a un prix, l’indépendance aussi ! Cela force à accepter de ne pas être dans la lumière et à mettre son ego de côté.

Stéphane Rios est le CEO et l’actionnaire majoritaire de Fasterize : “On a failli mourir plusieurs fois faute de trésorerie. En 2016, nous étions à deux doigts de mettre la clé sous la porte et 6 mois plus tard nous atteignions la rentabilité !”
Par quel miracle ? Selon Emilie Wilhelm, Responsable du marketing et de la communication de Fasterize : “Cela tient beaucoup au fait que nous somme une entreprise libérée. Nous avons tous porté ensemble le même poids. Toute l’équipe avait le même niveau d’information sur la santé de l’entreprise, ce qui nous a permis de nous activer dans le même sens. Certains ont spontanément proposé de baisser leur salaire le temps de redresser la barre, avec évidemment une compensation par la suite”.

En conclusion, pour reprendre les préconisations de nombreux VC : lever des fonds, ce n’est pas nécessairement souhaitable pour toutes les entreprises. Il y a d’autres modèles de réussite, licornes et cafards cohabitent très bien.

Et puis c’est bien connu, les cafards résistent aux radiations nucléaires et peuvent supporter jusqu’à plusieurs centaines de fois leur poids !

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